lundi 6 février 2012

Viet Nam - UE : La libération des militants de droits de l’Homme et pro-démocratie constituera le test décisif du dialogue sur les droits de l’Homme

Le tout premier véritable dialogue sur les droits de l’Homme de l’Union Européenne avec le Viet Nam doit s’accompagner de la libération de tous les défenseurs des droits de l’Homme actuellement emprisonnés, en détention ou assignés à résidence, indiquent le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (CVDDH) et l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT).

Le 12 janvier 2012, l’Union Européenne (UE) tiendra son tout premier véritable dialogue annuel sur les droits de l’Homme avec le Viet Nam à Hanoi. L’institutionnalisation d’un dialogue de haut niveau sur les droits de l’Homme fait suite à la conclusion d’un Accord de partenariat et de coopération (APC) entre l’UE et le Viet Nam, dont la signature est prévue à la mi-2012. Le dialogue a lieu alors que la répression contre la dissidence et l’emprisonnement des défenseurs des droits de l’Homme sont continus depuis 2009, les dernières condamnations ayant eu lieu il y a moins de deux semaines.

« La liberté des défenseurs des droits de l’Homme de travailler sans craindre des représailles devrait figurer en bonne place dans l’agenda de ce premier dialogue, et l’UE devrait prendre toutes les mesures nécessaires, avec une volonté politique suffisante, pour faire pression sur le gouvernement vietnamien pour qu’il les protège plutôt que de les envoyer en prison », a dit Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Le 29 décembre 2011, un tribunal de la province de Nghe An, au centre du Viet Nam, a condamné Mme Ho Thi Bich Khuong et le Pasteur Nguyen Trung Ton, deux défenseurs oeuvrant pour les droits sur la terre et la justice sociale, à respectivement cinq et deux ans d’emprisonnement pour avoir eu des « activités sapant l’Etat » et fait « circuler de la propagande contre la République Socialiste du Viet Nam » (article 88 du Code pénal), après que la police eut saisi chez Mme Bich Khuong 78 articles en faveur des droits de l’Homme. Mme Bich Khuong et le Pasteur Ton ont, outre leur peine d’emprisonnement, été condamnés à respectivement trois et deux ans d’assignation à résidence. La presse officielle vietnamienne a également accusé Mme Bich Khuong et le Pasteur Ton d’avoir « collecté des documents et écrit des articles qui entachent la réputation du Parti communiste et du régime socialiste ». Mme Bich Khuong était aussi accusée d’avoir donné des interviews à des médias à l’étranger et rejoint des mouvements pro-démocratie dont le but est de « s’opposer à l’Etat ». Ils sont tous deux détenus dans la province de Nghe An. Mme Bich Khuong a annoncé son intention de faire appel.

Mme Bich Khuong et le Pasteur Ton figurent parmi des dizaines de défenseurs des droits de l’Homme, écrivains et militants harcelés, arrêtés, détenus ou condamnés à des peines de prison ces deux dernières années pour leurs activités en faveurs des droits (Voir la liste non-exhaustive, compilée par le CVDDH, des cas particulièrement préoccupants de défenseurs des droits de l’Homme et activistes en détention ou en résidence surveillée au Viet Nam).

Les porte-parole et diplomates du gouvernement vietnamien déclarent régulièrement que le Viet Nam respecte les droits de l’Homme dans ses lois et en pratique. Au mois de février 2011, le Viet Nam a annoncé son intention de postuler pour un siège au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en 2013-2016, et est soutenu en cela par les Etats membres de l’ASEAN.

« Le Vietnam croit apparemment qu’il peut produire des engagements sur les droits de l’Homme pour l’exportation et violer ces mêmes droits à l’intérieur du pays », constate Vo Van Ai, président du CVDDH. « Il est grand temps que l’UE exige des réponses du Vietnam quant à cet écart et donne la priorité aux droits de l’Homme dans ses relations bilatérales avec le Vietnam afin de mettre un terme aux assauts actuels contre les libertés fondamentales sur le terrain ». M. Ai demande en particulier à l’UE de faire pression pour la libération de Thich Quang Do, qui est en résidence surveillée de fait sans charge ni procès du fait de son engagement en faveur des droits de l’Homme.

« La liberté de celles et ceux qui défendent les droits des autres est la pré-condition évidente pour un véritable dialogue digne de ce nom. Des progrès véritables et mesurables dans ce domaine doivent être le critère du succès d’un tel dialogue », a dit Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT.
— Liste non-exhaustive des cas particulièrement préoccupants de défenseurs des droits de l’Homme et d’activistes en détention ou en résidence surveillée au Viet Nam —
Le Patriarche suprême de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV) Thich Quang Do, en résidence surveillée sans procès dans le monastère Zen Thanh Minh à Ho Chi Minh Ville. Il est privé de son droit de voyager, ses communications sont censurées et toutes les visites sont contrôlées. Il est privé de ses droits civiques, privé par exemple de son permis de résidence obligatoire (ho khau) sans lequel le citoyen est en situation d’illégalité. Thich Quang Do a passé plus de 29 ans en prison, en résidence surveillée ou en exil intérieur pour ses appels pacifiques en faveur de la liberté religieuse, des droits de l’Homme et de la démocratie. Il a été reconnu victime de détention arbitraire par le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire (Avis 18/2005).

Bien que le blogueur Nguyen Van Hai (alias Dieu Cay), fondateur du Club des Journalistes Libres, aurait dû être libéré au terme de sa peine en octobre 2010, il reste détenu à ce jour, de nouvelles accusations pour « propagande contre l’Etat » ayant été portées à son encontre le 20 octobre 2010. Il avait été condamné à deux ans et demi de prison sous le prétexte fallacieux d’« évasion fiscale » en septembre 2008. Sa famille n’a pas été autorisée à le voir depuis et sa situation actuelle est inconnue. Le 5 juillet 2011, l’épouse de Dieu Cay a été informée par le Lt-Colonel Dang Hong Diep du Département des investigations de la sécurité de Ho Chi Minh Ville que Dieu Cay avait « perdu sa main (ou son bras) » en prison.

Le 4 avril 2011, M. Cu Huy Ha Vu, expert judiciaire et défenseur des droits environnementaux et politiques, a été condamné à sept ans d’emprisonnement et trois ans de résidence surveillée par le Tribunal populaire de Hanoi pour avoir « diffusé de la propagande contre la République Socialiste du Viet Nam » (article 88 du Code pénal), à la suite d’un procès inique où lui ont été déniés ses droits à un procès public par un tribunal compétent, indépendant et impartial. Sa condamnation a été confirmée en appel, le 2 août 2011. Deux semaines avant son arrestation, le 5 novembre 2010, le 21 octobre, M. Ha Vu avait porté plainte contre le Premier Ministre pour avoir signé le Décret 136 de 2006 qui interdit le recours aux actions de groupe.

Le journaliste freelance Truong Minh Duc, condamné à cinq ans d’emprisonnement lors d’un procès inique, le 18 juillet 2008, dans la province de Kien Giang, pour avoir « profité des libertés et droits démocratiques pour porter atteinte aux intérêts de l’Etat » (article 258 du Code pénal), en raison de ses écrits sur la corruption à Kien Giang. L’épouse de M. Truong Minh Duc a indiqué que son mari était en très mauvaise santé et subissait des conditions de détention extrêmement dures. Il a été transféré, début avril 2010, du camp principal K2 de la prison de Xuan Loc, dans la province de Dong Nai, où il se trouvait depuis 2007, vers une section en pleine jungle connue sous le nom de K4.

L’écrivain Nguyen Xuan Nghia, condamné le 9 octobre 2009 par le Tribunal populaire de Haiphong à six ans d’emprisonnement et trois ans de « détention probatoire » (assignation à résidence) pour « propagande contre la République Socialiste du Viet Nam » (article 88 du Code pénal), pour avoir défendu et écrit en faveur des droits de l’Homme et en raison de ses appels pour des réformes démocratiques.

Mme Pham Thanh Nghien, condamnée, le 29 janvier 2010, par le Tribunal populaire de Haiphong à quatre ans d’emprisonnement suivis de trois années d’assignation à résidence pour « propagande contre la République socialiste du Vietnam » (article 88 du Code pénal), pour avoir organisé des manifestations et défendu les droits des paysans à la terre.

L’entrepreneur Internet et blogueur Tran Huynh Duy Thuc, militant pro-démocratie dont les écrits défendent les libertés, a été condamné à 16 ans de prison et cinq ans d’assignation à résidence par le Tribunal populaire de Ho Chi Minh Ville, le 20 janvier 2010, pour « activités visant à renverser l’administration du peuple » (article 79 du Code pénal) en utilisant l’Internet et les blogs pour faire circuler les idées démocratiques. En compagnie d’autres militants, il avait initialement été inculpé pour violation de l’article 88 du Code pénal, c’est-à-dire propagande anti-socialiste, et leurs « confessions » avaient été diffusées à la télévision d’Etat. Les charges ont soudainement été changées en violation de l’article 79, qui relève d’un crime bien plus grave et prévoit la peine capitale. Tran Huynh Duy Thuc a eu une pleine plus lourde que ses co-inculpés parce qu’il a refusé d’admettre avoir commis un crime et demandé la clémence. Les autres membres de son groupe sont :


L’ingénieur en technologie de l’information formé en France et blogueur Nguyen Tien Trung, condamné à sept ans de prison et trois ans d’assignation à résidence pour avoir utilisé Internet pour appeler à des réformes politiques ;

L’homme d’affaire Le Thang Long, condamné à cinq ans de prison et trois ans d’assignation à résidence (réduit à trois ans et demi en appel), également pour avoir publié des appels en faveur de la démocratie sur Internet ;

M. Tran Kim Anh, ancien lieutenant-colonel de l’Armée du peuple, condamné à cinq ans et demi de prison et trois ans d’assignation à résidence pour les mêmes chefs d’inculpation, le 28 décembre 2009, par le Tribunal populaire de la province de Thai Binh pour ses articles en faveur de la démocratie publiés sur Internet.
M. Vi Duc Hoi, militant pro-démocratie qui a écrit en détails sur la corruption et les injustices au Viet Nam, a été arrêté le 27 octobre 2010. Le 26 janvier 2011, il a été inculpé de « propagande contre le gouvernement » et condamné à huit ans d’emprisonnement suivis de cinq ans d’assignation à résidence. Le 26 avril 2011, sa peine de prison a été réduite par la Cour d’appel de la province de Lang Son à cinq ans de prison et trois ans d’assignation à résidence.

MM. Nguyen Van Lia et Tran Hoai An, membres d’une secte religieuse non-reconnue et avocats de la cause de la liberté religieuse, ont été déclarés coupables, le 12 décembre 2011, d’« abus des libertés démocratiques pour porter atteinte aux intérêts de l’Etat » (article 258 du Code pénal) par le Tribunal populaire du district de Cho Moi, dans la province méridionale d’An Giang. Ils ont été condamnés respectivement à cinq et trois ans d’emprisonnement.

Le journaliste Nguyen Van Khuong (nom de plume Hoang Khuong), reporter du journal d’Etat Tuoi Tre (Jeunesse), a été arrêté le 2 janvier 2012 pour avoir dénoncé la corruption dans la police. Il est en détention à Ho Chi Minh Ville pour « manquements professionnels ». En juillet et septembre 2011, Hoang Khuong avait écrit une série d’articles révélant les pots-de-vin reçus par la police de la route. Un policier a été arrêté à la suite de ces articles. Le 28 novembre 2011, le département d’enquête de la police de Ho Chi Minh Ville s’était plaint de ces articles et avait exigé de Tuoi Tre de retirer la carte de presse de Hoang Khuong. Dans le même temps, le Ho Chi Minh City Police Newspaper a publié plusieurs articles dénonçant les articles de Hoang Khuong et appelant à des « punitions » contre lui. Le 3 décembre 2011, la rédaction de Tuoi Tre l’a suspendu.

jeudi 24 novembre 2011

Les acteurs du Net dans la toile des dictatures


http://www.liberation.fr/tribune/01012372685-les-acteurs-du-net-dans-la-toile-des-dictatures

Un internaute sur trois dans le monde n’a pas accès à un Internet libre. Une soixantaine de pays pratiquent la censure et d’autres pourraient rejoindre leurs rangs bientôt : la censure du Web se banalise. Au moins 123 blogueurs et Net-citoyens sont derrière les barreaux. Les révolutions arabes ont mis en avant leur rôle dans des pays où les médias traditionnels sont muselés. Ces nouveaux militants de l’information ont payé cher leur engagement. Plusieurs ont perdu la vie, en Libye ou au Yémen. D’autres ont été incarcérés à Bahreïn ou en Syrie. Au Caire, le premier prisonnier politique depuis la chute de Moubarak est un blogueur.

Dans l’ère du «Control 2.0», la stratégie des régimes autoritaires s’est affinée. Cyberattaques en Chine, ralentissement de la connexion en Birmanie, coupure du réseau en Egypte ou en Libye, cyberpolice en Iran ou au Vietnam, redirection des sites indépendants vers des publications progouvernementales en Biélorussie, blogueurs payés pour nettoyer la Toile en Russie… Vaste est la palette des outils de censure.

Après les sites, les blogs, les forums de discussion et les plateformes d’échange de vidéos, c’est au tour des réseaux sociaux d’être dans l’œil du cyclone. Récemment, le bureau d’information et d’Internet du gouvernement chinois a réuni les grandes entreprises nationales pour leur demander de contribuer au développement d’un Web «harmonieux». Dorénavant, les patrons de Weibo (équivalent chinois de Twitter) et de QQ (messagerie instantanée la plus utilisée) ont pour mission d’épurer les réseaux de toute information dérangeante. Les émeutes en Mongolie intérieure ou les immolations de Tibétains ne doivent plus être relayées sur le Net.

D’autres entreprises sont genoux à terre devant les censeurs. En Chine toujours, Microsoft a signé un partenariat avec Baidu. Sur ce moteur de recherche local, les requêtes effectuées à partir des termes «6-4» (pour «4 juin», date du massacre de la place Tiananmen en 1989), «indépendance Tibet», «démocratie» et «droits de l’homme» sont bloquées.

L’entreprise américaine Cisco Systems a fourni le matériel nécessaire à la construction de la «grande muraille électronique», le système de filtrage le plus sophistiqué à ce jour. En 2008, un document présenté au Congrès américain montrait que la firme avait expliqué à la police chinoise comment repérer les membres du mouvement spirituel Falun Gong, interdit dans le pays et dont les adeptes sont sévèrement réprimés.

Le printemps arabe a mis à jour d’autres pratiques condamnables. Mobinil, Etisalat, Vodafone, ainsi que les fournisseurs d’accès Linknet et TE Data sont sous le coup de poursuites judiciaires en Egypte. Ils sont accusés d’avoir coupé l’accès aux réseaux et, par extension, de porter une responsabilité dans la mort de manifestants lors des affrontements sur la place Tahrir, en février.

Ces informations ravivent le débat sur la responsabilité des acteurs du Net lorsqu’ils travaillent dans des environnements répressifs. Comment Microsoft et les autres majors du Web peuvent-elles empêcher les gouvernements chinois et russe d’utiliser leurs technologies à des fins de répression politique ? Aujourd’hui, seule la voie législative peut modifier la donne. Le Global Online Freedom Act (Gofa) est peut-être la dernière carte à abattre pour tenter de concilier business et respect des droits de l’homme. Cette proposition de loi du député républicain Chris Smith est destinée à empêcher les entreprises américaines de collaborer avec les pays qui restreignent l’accès au Net. En France, Bernard Kouchner s’était, un temps, pris à rêver d’un Gofa à l’européenne. Depuis son départ du gouvernement, le sujet n’est plus d’actualité. Lors du récent e-G8 organisé à la demande de Nicolas Sarkozy pour réguler le Web mondial, le thème ne figurait même pas dans le programme.

dimanche 20 novembre 2011

La manifestation à Rennes le 19/11/2011

Le comité pour la libération de Nguyen Tien Trung remercie tous les participants à la manifestation le 19/11/2011.



samedi 19 novembre 2011

Soutenons le blogueur Nguyen Tien Trung, emprisonné depuis plus de deux ans

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude sur le sort du blogueur et militant démocrate Nguyen Tien Trung, détenu depuis plus de deux ans au Vietnam et condamné, en janvier 2010, à sept ans de prison et trois ans d’assignation à résidence pour "subversion".

"Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Nguyen Tien Trung. Les accusations proférées à son encontre sont fabriquées de toutes pièces. Nguyen Tien Trung n’a jamais mis en danger l’Etat vietnamien. Il n’a fait que s’exprimer librement, un droit garanti par la Constitution de son pays, a déclaré l’organisation. Les autorités souhaitent faire de lui un exemple et intimider les étudiants vietnamiens qui, après avoir étudié à l’étranger, rentrent chez eux et revendiquent plus de liberté."

Diplômé de l’école d’ingénieurs INSA de Rennes (France), Nguyen Tien Trung avait été arrêté au domicile de ses parents à Ho Chi Minh-Ville, le 7 juillet 2009, pour "propagande contre l’Etat", en vertu de l’article 88 du Code pénal. Une télévision gouvernementale a diffusé des aveux enregistrés du jeune homme. Sous la contrainte, Nguyen Tien Trung a reconnu, devant la justice, avoir violé la loi et avoir été influencé par les valeurs occidentales, mais sans avoir l’intention de renverser le pouvoir, ce qui aurait été pris en compte par le juge. Le 20 janvier 2010, il a été reconnu coupable d’avoir "mis en danger la sécurité nationale", en "organisant des campagnes en collusion avec des organisations réactionnaires basées à l’étranger", destinées à "renverser le régime du peuple" sur Internet.

Sa famille avait alors fait part de sa volonté de poursuivre la mobilisation pour obtenir sa libération. Elle avait souligné que Nguyen Tien Trung n’avait jamais eu pour intention de renverser le gouvernement, mais simplement exercé ses droits de citoyen.

Son comité de soutien a publié sur son site une tribune de Philippe Echard, son ancien professeur à l’INSA : "Cela fait tout drôle quand on est enseignant d’imaginer que l’étudiant que l’on a eu en cours, avec lequel on a eu quelques discussions et sûrement une attention particulière parce qu’il est étranger, est aujourd’hui en prison, à l’autre bout du monde, dans son propre pays, et sous le coup d’accusations graves. (…) Et pourquoi est-il en prison ? Pour s’être exprimé librement. Pour avoir critiqué l’enseignement universitaire du Vietnam. Pour avoir appelé, comme de nombreux autres intellectuels de son pays, à plus de libertés, à plus de démocratie."

Le comité appelle à la mobilisation : "Le pire qui puisse arriver à Trung, c’est qu’on l’oublie petit à petit". Les amis et les proches de Nguyen Tien Trung ont relancé les actions pour obtenir sa libération. Signez la pétition sur http://freetrung.tk

La Semaine de la Solidarité internationale est un grand rendez-vous national de sensibilisation à la solidarité internationale et au développement durable. Plusieurs manifestations sont organisées en France. Le comité pour la libération de Nguyen Tien Trung, présidé par M. Philippe Echard, intervient, le 18 novembre 2011, sur la cyberdissidence au Vietnam et reviend amplement sur le cas de Nguyen Tien Trung. Le 19 novembre 2011 à 14 heures, le comité organise un rassemblement à la place de la Mairie de Rennes, avec la participation des professeurs, des étudiants de l’INSA, et de tous ceux qui soutiennent Nguyen Tien Trung.

A cette occasion, Reporters sans frontières se joint au comité pour demander la libération de Nguyen Tien Trung.

Déclaration de Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières, à l’occasion de l’intervention du comité pour la libération de

A l’occasion de la Semaine de la Solidarité internationale, et plus de deux ans après sa condamnation, nous souhaitons réaffirmer notre soutien à Nguyen Tien Trung et sa famille. Nous poursuivons nos efforts pour obtenir sa libération et nous continuons à défendre le droit à la liberté d’informer au Vietnam.

Le 2 septembre 2011, à l’occasion de la fête nationale vietnamienne, nous avons adressé un courrier au Premier ministre Nguyen Tan Dung. Le gouvernement avait alors annoncé l’amnistie de plus de 10 000 détenus. Nous avons également demandé la libération de tous les prisonniers de conscience, en attirant l’attention du Premier ministre sur le sort des trois journalistes et des dix-sept blogueurs toujours emprisonnés, dont Nguyen Tien Trung fait partie. A ce jour, cette lettre reste sans réponse.

La situation des droits de l’homme et de la liberté d’expression s’est dégradée dans le pays ces dernières années, et les vagues d’arrestations se poursuivent. Aujourd’hui, le Vietnam est la deuxième prison du monde pour les net-citoyens, après la Chine. La plupart d’entre eux sont inculpés, comme Nguyen Tien Trung, pour "subversion" ou "tentative de renversement du régime du peuple", en vertu de l’article 88 du Code pénal.

Pourtant, la Constitution vietnamienne garantit, dans plusieurs de ses dispositions, les droits de l’homme et la liberté d’expression. L’article 43, par exemple, donne aux citoyens le droit de prendre part aux affaires publiques et sociales, en débattant de problèmes locaux ou nationaux, et de faire des pétitions ou des recommandations aux organes de l’Etat et de participer aux référendums organisés par l’Etat. Que justifie alors la détention de Nguyen Tien Trung pour des écrits destinés au gouvernement, traitant de la politique d’éducation du pays et de prises de positions prodémocratiques ? L’article 69 garantit la liberté d’expression et la liberté de la presse. Les citoyens ont le droit d’être informés, ainsi que de se réunir en assemblée, en association ou de manifester, dans le respect de la loi. Pourquoi lui avoir reproché une éventuelle appartenance au Parti démocratique du Vietnam ? Enfin, l’article 71 protège l’intégrité physique, la vie privée, la santé, l’honneur et la dignité des citoyens. Nul ne peut être arrêté sans un mandat de la Cour populaire, ou un mandat de ou ratifié par l’Inspection populaire sauf dans le cas où il ou elle est pris en violation flagrante de la loi. Nguyen Tien Trung n’a fait que clamer son désir de voir de tels principes appliqués et respectés. Il a pourtant été accusé de "propagande contre l’Etat".

Peu de temps après le 66ème anniversaire de l’indépendance, en septembre 2011, nous avions accueilli avec satisfaction la libération de plus de 10 000 prisonniers. Aujourd’hui, nous prions urgemment les autorités vietnamiennes d’étendre cette amnistie à Nguyen Tien Trung, ainsi qu’à tous les prisonniers politiques.

Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières

Médias et politique pour produire la liberté - Ouest France

Un vent de liberté et de solidarité soufflait, hier soir, à la Maison Internationale de Rennes où le publique était appelé à réfléchir et à dialoguer sur les médias et la politiques

Autre réalité, autre inégalité encore au Vietnam où un ancien étudiant de l'Insa de Rennes, Nguyen Tien Trung, a été condamné l'an dernier, à sept ans de prison et 3 ans de résidence surveillée pour "dissidence".

Pour assurer le soutien et la défense de ce cyber dissident, un comité de soutien à la libération de Nguyen Tien Trung s'est créée. Son président, Philippe Echard, en compagnie du frère de Nguyen Tien Trung, Nam, a retracé cette invraisemblable situation, vue depuis l'occident, "Il se bat pour le droit à la liberté d'informer dans un pays qui est la deuxième prison du monde pour les Nets Citoyens, après la Chine", a déploré M. Philippe Echard.

La Ville de Rennes, la région Bretagne, d'autres institutions, des particuliers et des associations soutiennent le comité. Une pétition circule sur l'internet ( liberez-nguyentientrung.blogspot.com ), et le comité, qui appelle à un rassemblement, ce samedi, à partir de 14h, place de la Mairie, peut être joint (freetrung@gmail.com)

jeudi 10 novembre 2011

La semaine de solidarité internationale à Rennes

Bonjour,
La semaine de solidarité internationale aura lieu du 9 novembre 2011 jusqu’au 19 novembre 2011, à la Maison Internationale de Rennes (7 Quai Chateaubriand, 35000 Rennes, France)

A cette occasion, le comité pour la libération de Nguyen Tien Trung interviendra le 18/11 avec la présentation de M. Philippe Echard, le président du comité, du sujet des cyberdissidents vietnamiens, et particulièrement le cas de Nguyen Tien Trung. Le discours commencera à 18h30 et ensuite la conférence sur le thème « démocratie, droits de l’homme et pratique politique : le rôle des médias » à 20h30 jusqu’au 22h.

Le samedi 19/11 à 14h, un rassemblement à la place de la Mairie, Rennes, avec la participation des professeurs, les étudiants de l’Insa de Rennes et tous ceux qui soutiennent Nguyen Tien Trung.Vos participations à ces deux évènement sont bienvenues.

Bien cordialement,
Comité pour la libération de Nguyen Tien Trung,