lundi 6 février 2012
Viet Nam - UE : La libération des militants de droits de l’Homme et pro-démocratie constituera le test décisif du dialogue sur les droits de l’Homme
jeudi 24 novembre 2011
Les acteurs du Net dans la toile des dictatures
http://www.liberation.fr/tribune/01012372685-les-acteurs-du-net-dans-la-toile-des-dictatures
Un internaute sur trois dans le monde n’a pas accès à un Internet libre. Une soixantaine de pays pratiquent la censure et d’autres pourraient rejoindre leurs rangs bientôt : la censure du Web se banalise. Au moins 123 blogueurs et Net-citoyens sont derrière les barreaux. Les révolutions arabes ont mis en avant leur rôle dans des pays où les médias traditionnels sont muselés. Ces nouveaux militants de l’information ont payé cher leur engagement. Plusieurs ont perdu la vie, en Libye ou au Yémen. D’autres ont été incarcérés à Bahreïn ou en Syrie. Au Caire, le premier prisonnier politique depuis la chute de Moubarak est un blogueur.
Dans l’ère du «Control 2.0», la stratégie des régimes autoritaires s’est affinée. Cyberattaques en Chine, ralentissement de la connexion en Birmanie, coupure du réseau en Egypte ou en Libye, cyberpolice en Iran ou au Vietnam, redirection des sites indépendants vers des publications progouvernementales en Biélorussie, blogueurs payés pour nettoyer la Toile en Russie… Vaste est la palette des outils de censure.
Après les sites, les blogs, les forums de discussion et les plateformes d’échange de vidéos, c’est au tour des réseaux sociaux d’être dans l’œil du cyclone. Récemment, le bureau d’information et d’Internet du gouvernement chinois a réuni les grandes entreprises nationales pour leur demander de contribuer au développement d’un Web «harmonieux». Dorénavant, les patrons de Weibo (équivalent chinois de Twitter) et de QQ (messagerie instantanée la plus utilisée) ont pour mission d’épurer les réseaux de toute information dérangeante. Les émeutes en Mongolie intérieure ou les immolations de Tibétains ne doivent plus être relayées sur le Net.
D’autres entreprises sont genoux à terre devant les censeurs. En Chine toujours, Microsoft a signé un partenariat avec Baidu. Sur ce moteur de recherche local, les requêtes effectuées à partir des termes «6-4» (pour «4 juin», date du massacre de la place Tiananmen en 1989), «indépendance Tibet», «démocratie» et «droits de l’homme» sont bloquées.
L’entreprise américaine Cisco Systems a fourni le matériel nécessaire à la construction de la «grande muraille électronique», le système de filtrage le plus sophistiqué à ce jour. En 2008, un document présenté au Congrès américain montrait que la firme avait expliqué à la police chinoise comment repérer les membres du mouvement spirituel Falun Gong, interdit dans le pays et dont les adeptes sont sévèrement réprimés.
Le printemps arabe a mis à jour d’autres pratiques condamnables. Mobinil, Etisalat, Vodafone, ainsi que les fournisseurs d’accès Linknet et TE Data sont sous le coup de poursuites judiciaires en Egypte. Ils sont accusés d’avoir coupé l’accès aux réseaux et, par extension, de porter une responsabilité dans la mort de manifestants lors des affrontements sur la place Tahrir, en février.
Ces informations ravivent le débat sur la responsabilité des acteurs du Net lorsqu’ils travaillent dans des environnements répressifs. Comment Microsoft et les autres majors du Web peuvent-elles empêcher les gouvernements chinois et russe d’utiliser leurs technologies à des fins de répression politique ? Aujourd’hui, seule la voie législative peut modifier la donne. Le Global Online Freedom Act (Gofa) est peut-être la dernière carte à abattre pour tenter de concilier business et respect des droits de l’homme. Cette proposition de loi du député républicain Chris Smith est destinée à empêcher les entreprises américaines de collaborer avec les pays qui restreignent l’accès au Net. En France, Bernard Kouchner s’était, un temps, pris à rêver d’un Gofa à l’européenne. Depuis son départ du gouvernement, le sujet n’est plus d’actualité. Lors du récent e-G8 organisé à la demande de Nicolas Sarkozy pour réguler le Web mondial, le thème ne figurait même pas dans le programme.
dimanche 20 novembre 2011
La manifestation à Rennes le 19/11/2011
samedi 19 novembre 2011
Soutenons le blogueur Nguyen Tien Trung, emprisonné depuis plus de deux ans
Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude sur le sort du blogueur et militant démocrate Nguyen Tien Trung, détenu depuis plus de deux ans au Vietnam et condamné, en janvier 2010, à sept ans de prison et trois ans d’assignation à résidence pour "subversion".
"Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Nguyen Tien Trung. Les accusations proférées à son encontre sont fabriquées de toutes pièces. Nguyen Tien Trung n’a jamais mis en danger l’Etat vietnamien. Il n’a fait que s’exprimer librement, un droit garanti par la Constitution de son pays, a déclaré l’organisation. Les autorités souhaitent faire de lui un exemple et intimider les étudiants vietnamiens qui, après avoir étudié à l’étranger, rentrent chez eux et revendiquent plus de liberté."
Diplômé de l’école d’ingénieurs INSA de Rennes (France), Nguyen Tien Trung avait été arrêté au domicile de ses parents à Ho Chi Minh-Ville, le 7 juillet 2009, pour "propagande contre l’Etat", en vertu de l’article 88 du Code pénal. Une télévision gouvernementale a diffusé des aveux enregistrés du jeune homme. Sous la contrainte, Nguyen Tien Trung a reconnu, devant la justice, avoir violé la loi et avoir été influencé par les valeurs occidentales, mais sans avoir l’intention de renverser le pouvoir, ce qui aurait été pris en compte par le juge. Le 20 janvier 2010, il a été reconnu coupable d’avoir "mis en danger la sécurité nationale", en "organisant des campagnes en collusion avec des organisations réactionnaires basées à l’étranger", destinées à "renverser le régime du peuple" sur Internet.
Sa famille avait alors fait part de sa volonté de poursuivre la mobilisation pour obtenir sa libération. Elle avait souligné que Nguyen Tien Trung n’avait jamais eu pour intention de renverser le gouvernement, mais simplement exercé ses droits de citoyen.
Son comité de soutien a publié sur son site une tribune de Philippe Echard, son ancien professeur à l’INSA : "Cela fait tout drôle quand on est enseignant d’imaginer que l’étudiant que l’on a eu en cours, avec lequel on a eu quelques discussions et sûrement une attention particulière parce qu’il est étranger, est aujourd’hui en prison, à l’autre bout du monde, dans son propre pays, et sous le coup d’accusations graves. (…) Et pourquoi est-il en prison ? Pour s’être exprimé librement. Pour avoir critiqué l’enseignement universitaire du Vietnam. Pour avoir appelé, comme de nombreux autres intellectuels de son pays, à plus de libertés, à plus de démocratie."
Le comité appelle à la mobilisation : "Le pire qui puisse arriver à Trung, c’est qu’on l’oublie petit à petit". Les amis et les proches de Nguyen Tien Trung ont relancé les actions pour obtenir sa libération. Signez la pétition sur http://freetrung.tk
La Semaine de la Solidarité internationale est un grand rendez-vous national de sensibilisation à la solidarité internationale et au développement durable. Plusieurs manifestations sont organisées en France. Le comité pour la libération de Nguyen Tien Trung, présidé par M. Philippe Echard, intervient, le 18 novembre 2011, sur la cyberdissidence au Vietnam et reviend amplement sur le cas de Nguyen Tien Trung. Le 19 novembre 2011 à 14 heures, le comité organise un rassemblement à la place de la Mairie de Rennes, avec la participation des professeurs, des étudiants de l’INSA, et de tous ceux qui soutiennent Nguyen Tien Trung.
A cette occasion, Reporters sans frontières se joint au comité pour demander la libération de Nguyen Tien Trung.
Déclaration de Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières, à l’occasion de l’intervention du comité pour la libération de
A l’occasion de la Semaine de la Solidarité internationale, et plus de deux ans après sa condamnation, nous souhaitons réaffirmer notre soutien à Nguyen Tien Trung et sa famille. Nous poursuivons nos efforts pour obtenir sa libération et nous continuons à défendre le droit à la liberté d’informer au Vietnam.
Le 2 septembre 2011, à l’occasion de la fête nationale vietnamienne, nous avons adressé un courrier au Premier ministre Nguyen Tan Dung. Le gouvernement avait alors annoncé l’amnistie de plus de 10 000 détenus. Nous avons également demandé la libération de tous les prisonniers de conscience, en attirant l’attention du Premier ministre sur le sort des trois journalistes et des dix-sept blogueurs toujours emprisonnés, dont Nguyen Tien Trung fait partie. A ce jour, cette lettre reste sans réponse.
La situation des droits de l’homme et de la liberté d’expression s’est dégradée dans le pays ces dernières années, et les vagues d’arrestations se poursuivent. Aujourd’hui, le Vietnam est la deuxième prison du monde pour les net-citoyens, après la Chine. La plupart d’entre eux sont inculpés, comme Nguyen Tien Trung, pour "subversion" ou "tentative de renversement du régime du peuple", en vertu de l’article 88 du Code pénal.
Pourtant, la Constitution vietnamienne garantit, dans plusieurs de ses dispositions, les droits de l’homme et la liberté d’expression. L’article 43, par exemple, donne aux citoyens le droit de prendre part aux affaires publiques et sociales, en débattant de problèmes locaux ou nationaux, et de faire des pétitions ou des recommandations aux organes de l’Etat et de participer aux référendums organisés par l’Etat. Que justifie alors la détention de Nguyen Tien Trung pour des écrits destinés au gouvernement, traitant de la politique d’éducation du pays et de prises de positions prodémocratiques ? L’article 69 garantit la liberté d’expression et la liberté de la presse. Les citoyens ont le droit d’être informés, ainsi que de se réunir en assemblée, en association ou de manifester, dans le respect de la loi. Pourquoi lui avoir reproché une éventuelle appartenance au Parti démocratique du Vietnam ? Enfin, l’article 71 protège l’intégrité physique, la vie privée, la santé, l’honneur et la dignité des citoyens. Nul ne peut être arrêté sans un mandat de la Cour populaire, ou un mandat de ou ratifié par l’Inspection populaire sauf dans le cas où il ou elle est pris en violation flagrante de la loi. Nguyen Tien Trung n’a fait que clamer son désir de voir de tels principes appliqués et respectés. Il a pourtant été accusé de "propagande contre l’Etat".
Peu de temps après le 66ème anniversaire de l’indépendance, en septembre 2011, nous avions accueilli avec satisfaction la libération de plus de 10 000 prisonniers. Aujourd’hui, nous prions urgemment les autorités vietnamiennes d’étendre cette amnistie à Nguyen Tien Trung, ainsi qu’à tous les prisonniers politiques.
Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières
Médias et politique pour produire la liberté - Ouest France
jeudi 10 novembre 2011
La semaine de solidarité internationale à Rennes
Bonjour,
La semaine de solidarité internationale aura lieu du 9 novembre 2011 jusqu’au 19 novembre 2011, à la Maison Internationale de Rennes (7 Quai Chateaubriand, 35000 Rennes, France)
A cette occasion, le comité pour la libération de Nguyen Tien Trung interviendra le 18/11 avec la présentation de M. Philippe Echard, le président du comité, du sujet des cyberdissidents vietnamiens, et particulièrement le cas de Nguyen Tien Trung. Le discours commencera à 18h30 et ensuite la conférence sur le thème « démocratie, droits de l’homme et pratique politique : le rôle des médias » à 20h30 jusqu’au 22h.
Le samedi 19/11 à 14h, un rassemblement à la place de la Mairie, Rennes, avec la participation des professeurs, les étudiants de l’Insa de Rennes et tous ceux qui soutiennent Nguyen Tien Trung.Vos participations à ces deux évènement sont bienvenues.
Bien cordialement,
Comité pour la libération de Nguyen Tien Trung,